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Le Champagne, tout comme ses frères de bulles, les Franciacorta, Prosecco et Moscato, est un vin pétillant particulièrement apprécié. Il est synonyme d’événements festifs, de sourires, de plaisirs, de la joie des retrouvailles, de la bonne humeur d’une fête, d’une réception ou d’un simple apéritif.

Bien des amateurs de bulles apprécient certaines cuvées, sans trop savoir pourquoi. Est-ce gênant ? Pas le moins du monde ! De mon point de vue, la gêne relative du néophyte n’a pas lieu d’être. Tout comme aimer l’un ou l’autre, l’un plus que l’autre, ou l’un différemment de l’autre, prendre plaisir à déguster une bouteille de vin pétillant n’a pas à être justifié. Bien évidemment, certaines notes, certains goûts ou encore certaines réminiscences vont toujours apparaître en écho des sensations transmises par les papilles. Et c’est bien de là que peut naitre un goût, une tendance, et parfois une vraie passion. Delibul, comme, je l’espère, probablement chaque intervenant dans le domaine de la viticulture, en Champagne, en Italie ou ailleurs, trouve son origine dans ce plaisir tout particulier sous-tiré d’une bouteille. Cette bouteille, pour moi, fut L’Absolue. Un Champagne Grand Cru Blanc de Noirs de la Maison Florine Henriet. Quelle émotion ! Ces bulles puissantes, ce goût très prononcé de Pinot Noir qui renvoie à toute une famille de vins blancs, et ce caractère affirmé tout en élégance… Une invitation à plus !

Il existe depuis les années cinquante, depuis l’engouement pour les vins et tout particulièrement les boissons à forte charge symbolique comme le Champagne pour la France et le Franciacorta pour l’Italie, un nouveau vocabulaire. Des mots empruntés à des univers différents, comme des paraboles sur des sensations, des métaphores imparfaites, des termes qui peu à peu sont devenus des lieux-communs pour certains. Bien des hommes s’enorgueillissent de parler du vin, d’en maitriser le vocabulaire et les arcanes. Mais bon, entre-nous, que de flonflon, non ? Pensez-vous que ces hommes soient plus heureux, atteignent un plaisir plus consistant ou plus complet que d’autres, qui ne détiendraient pas tout ce bagage très littéral ?

Le bonheur ne se dit pas : il se vit!

Vous souvenez-vous comment, enfant, la magie d’un instant, d’un paysage, d’un ressenti, d’une belle émotion, … s’effaçait dès le moment où elle était verbalisée ? Un peu à l’image d’une fleur fanée en quelques secondes, cette magie et ce plaisir s’évanouissent en les exprimant. Le principe exact de la thérapie, qui entend libérer les émotions négatives (et donc s’en affranchir), en les verbalisant.

Alors mon parti consiste à en dire le minimum, pour contenir le plus possible de cette félicité, ce bonheur, ce plaisir fugace libéré par ces quelques gouttes pétillantes de véritable élixir de plaisir que son nos Champagnes et Franciacorta.

Je m’inscris en faux vis-à-vis de Châtelain-Courtois, qui, en 1984, déclarait « Aucune substance consommable n’a la même complicité que le vin avec la parole […] il est le seul produit dont la consommation exige un commentaire, puisque savoir le boire revient à savoir en parler. » Non, n’en parlez pas. Ou alors pas sur le moment. Prenez un peu de recul : permettez-vous de jouir de ce moment avant de le brader sur le marché de qui-mieux-mieux.
Une minute.

Jetez un oeil à ce discours de dégustation tiré de La Revue du vin de France, Suppl. au n°370, décembre 1992 : 37 :
« Une jolie chair en bouche, de bons tannins, une très belle expression aromatique et une bonne persistance. L’équilibre entre structure et charnu est bien réussi, la matière est belle, l’extraction a été particulièrement soignée. C’est un vin [volnay clos d’Audignac 1989] riche, gras, chaud, qui séduit sans conteste par son caractère athlétique et complexe, son boisé distingué. »

Ce discours dénote une érudition très spécifique. C’est indéniable. Mais en tant que béotiens assumés, ne pouvons-nous également y lire une absence d’émotion, une technicité poussée à l’extrême qui en devient délirante et onirique ? D’où une autre question : faut-il, pour apprécier le Champagne, disposer de tout ce bagage ? Ma réponse est clairement négative. Mon ambitions est et a toujours consisté à expérimenter la multitude pour ensuite me focaliser sur les quelques spécimen qui m’ont apporté du plaisir.

Le plaisir avant tout et dans un maximum de domaines, dont les bulles en peloton de tête. Et, oui, tant pis pour les puristes et les conservateurs ! Cette vie est bien courte pour se fier aux esprits chagrins…